Tesseire – En panne de sirop

Tesseire – En panne de sirop

Frédérique Japhet

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Frédérique Japhet

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Tesseire – En panne de sirop

Tesseire – En panne de sirop Frédérique Japhet Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Sed arcu massa, dapibus sit amet elit auctor, pharetra pharetra metus. Aliquam dolor odio, faucibus id volutpat a, ornare id diam. Nulla tempus porttitor mi id…

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Une nuit peu ordinaire

J’écoutais hier un podcast consacré au 13 novembre, aux voix tremblantes des rescapés du Bataclan, à leurs souvenirs précis, hachés, parfois héroïques, parfois simplement humains. Et, comme souvent lorsque l’émotion frappe à la porte du cœur, mon cerveau — ce grand…

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Qui est le con, du coup ?

Qui est le con, du coup ? Tel est mon mystère existentiel du matin. Le sommeil, ce traître capricieux, a pris l’habitude de s’installer pile au moment où je dois me lever. Depuis deux gros traumatismes — 2013, puis 2014, la belle époque — dormir profondément plus de…

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J’ai tué frédérique

Cette nuit, j’ai tué Frédérique Il y a des passages dans la vie qu’il vaut mieux ne pas traverser en somnambule. Celui-ci, par exemple, méritait que je garde les yeux grands ouverts. Dès ma seconde zéro, avant même que je sache que j’en avais une, ma vie s’annonçait…

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Une nuit peu ordinaire

J’écoutais hier un podcast consacré au 13 novembre, aux voix tremblantes des rescapés du Bataclan, à leurs souvenirs précis, hachés, parfois héroïques, parfois simplement humains. Et, comme souvent lorsque l’émotion frappe à la porte du cœur, mon cerveau — ce grand archiviste farfelu — a jugé bon d’aller fouiller dans une boîte que j’aurais préféré laisser au grenier : l’un de mes vieux chocs, soigneusement roulé dans 25 ans de poussière.

C’était l’époque où je vivais dans mon camion.

Photographe libre, version nomade, un peu sauvage, un peu poète aussi — enfin, c’est ce que je me racontais. J’avais posé mes roues sur une piste de karting perdue entre une rivière, un bois et une autoroute. Une géographie parfaite pour méditer sur la solitude… ou pour tourner un remake à petit budget de Survivor.
Mes voisins les plus fidèles ?
Une confrérie de corbeaux, noirs comme un mauvais présage et d’un flegme déconcertant. Ils me dévisageaient chaque matin avec la même intensité que la Mort regarde un type en lui disant : « Pas aujourd’hui… mais surveille-toi quand même. »

Le décor étant planté, voici l’histoire.

Vivre seule, surtout la nuit, forge un instinct animal : un sommeil d’un œil, l’autre tendu comme une antenne. Lorsque, vers six heures du matin, un vrombissement de moteur déchira l’air glacé, mon antenne interne bondit si haut qu’elle a dû rayer le plafond.
J’ouvre le lanterneau avec la lenteur d’une espionne de série B… et j’aperçois trois voitures longeant la clôture côté bois.
Trois voitures = beaucoup trop de monde pour un petit matin sans café.
Elles s’immobilisent devant le grillage. Puis des silhouettes, multiples, mouvantes. Et soudain, le crépitement caractéristique du métal qu’on découpe, suivi d’une pluie d’étincelles.
Un coffre-fort ?
Une intrusion ?
Un feu d’artifice clandestin ?
À ce stade-là, j’étais prête à tout envisager — sauf à sortir la tête de mon terrier.
Je restais donc plantée là, en mode périscope, à compter les jambes qui couraient. Et il y en avait de plus en plus.
La peur, cette perfide, s’est alors glissée en moi avec une assurance déconcertante.
« Je dois agir ! Question de survie ! »
Pourquoi cette idée a jailli ? Mystère insondable, même après deux décennies de réflexion intense (ou pas).
En une minute, je redeviens femme d’action — ou du moins je fais de mon mieux.
Je referme mon « mirador », saute de ma capucine, m’habille à la vitesse d’un pompier, attrape mon fusil à pompe (ne cherchez pas, c’est une autre histoire), et me faufile dehors par la porte opposée aux visiteurs.
Avec toute la minutie qui me caractérise, je referme délicatement la porte — on peut être paniquée et bien élevée.
Me voilà à ramper sous les toits des stands, tapie derrière les énormes bidons d’huile (alias les poubelles de luxe).

Je me surprends à penser : « Si l’un d’eux approche, je le pulvérise. »

Mon cerveau, lui, ne m’offrait qu’un mantra :
Action – réaction.
Sans me préciser laquelle choisir.
La neige lourde tombait sur la tôle, étouffant tous les sons. Un décor parfait pour une scène d’angoisse, mais franchement pas pour surveiller ses arrières. Je replie donc ma bravoure et file vers le camion.
Les silhouettes, elles, s’affairaient toujours, comme si un congrès clandestin du “Comité du Grillage Découpé” battait son plein. Je les imaginais déjà prêts à m’utiliser comme charcuterie locale.
Pourtant, un certain courage — disons, une adrénaline optimiste — me pousse à débrancher mon camion, à allumer toutes les lumières des stands (« Même pas peur, les gars ! »), puis à bondir au volant.
Je place l’Iveco en position de bélier pour défoncer la grille d’accès au besoin.
Bon… l’Iveco 35 Super Daily n’avait ni la puissance ni l’ambition pour une telle carrière.
Mais il faut parfois laisser un peu de place à l’espoir naïf.
Alors que le jour étire ses premiers traits, j’observe enfin mieux : ils sont nombreux, oui… mais aucun ne vient vers moi.
Mon corps, lui, choisit précisément ce moment pour se figer.
Je deviens un tronc d’arbre tremblant. Impossible de bouger. Plus rien ne répond.
J’appelle le propriétaire.
Le langage humain n’était plus disponible dans mon système.
Il a compris l’essentiel :
« J’appelle la gendarmerie.
J’arrive. »
Bien. Vite. Merci.
Après une éternité, les gyrophares percent enfin la pâleur du matin. Sirènes, lumière bleue, agitation.
Les mystérieux visiteurs disparaissent immédiatement dans le bois, sans demander leur reste.
Je descends du camion.

Résultat des courses : ils étaient simplement venus vandaliser la piste pour une sombre histoire de conflit interne entre associés.
Rien à voir avec moi.
Rien de personnel.
Personne n’avait prévu de transformer mon existence en thriller.
J’ai passé le reste de la journée à la gendarmerie, secouée, tremblante, incapable d’atterrir. Ils m’ont gardée jusqu’à ce que je retrouve un aspect vaguement normal.
Peut-être les avais-je, moi, un peu inquiétés.
Ce que j’ai retenu de cette nuit si singulière :
la peur nous transforme en êtres prodigieusement efficaces dans l’action… et incroyablement vulnérables dans l’attente.

C’était il y a vingt-cinq ans.
Je n’ai rien gardé de cette vie nomade — juste les histoires… et quelques plumes de corbeaux qui, j’en suis sûre, ne m’ont jamais vraiment oubliée.

Qui est le con, du coup ?

Qui est le con, du coup ?
Tel est mon mystère existentiel du matin.
Le sommeil, ce traître capricieux, a pris l’habitude de s’installer pile au moment où je dois me lever. Depuis deux gros traumatismes — 2013, puis 2014, la belle époque — dormir profondément plus de deux heures d’affilée est devenu un luxe rare, presque exotique. Alors, hier soir, j’ai avalé une gélule de CBD, histoire de négocier avec le temps. Et pour une fois, il a accepté la discussion.
Avec une stupeur presque naïve, j’ai réalisé que dormir fait du bien. Dormir, c’est une parenthèse où l’océan tumultueux de mes pensées se transforme en un grand lac parfaitement lisse, où tout mon bric-à-brac émotionnel se range dans les bonnes cases, avec une discipline quasi militaire — je ne sais pas qui commande, mais il est efficace.
Parfois je ris de mes rêves : de vrais messages codés, dissimulés dans un dédale d’aventures rocambolesques, un peu comme ma vie… Mais cette nuit, pas de cryptogramme, pas de traducteur nécessaire : la vérité de mes propres mensonges m’a été servie sur un plateau d’argent. Avec couverts en argent aussi.
Ça pique un peu les yeux, de se voir soi-même sans filtre.
À force de vouloir me camoufler derrière une légèreté feinte, à la limite de la sottise (oui, j’avoue, c’est tellement plus confortable…), j’ai fini par me tirer une balle dans le pied. Sans sommation.
Rares sont les personnes qui ont eu l’intelligence — ou le courage — d’ôter mon masque. Plus rares encore sont celles qui savent quoi faire de la fragilité qu’elles y trouvent.
Et cette nuit, c’est la personne qui compte le plus pour moi aujourd’hui qui s’est chargée du travail : me tuer symboliquement, m’humilier un bon coup, histoire que je comprenne enfin.
Et j’ai compris.
Au réveil :
Pleurer ? Normal.
Avoir mal ? Normal aussi.
Lui en vouloir de m’avoir plongée le nez dans mon propre caca émotionnel ? J’ai hésité.
Et maintenant je décante.
D’ici la fin de la journée, je serai probablement ivre de moi-même.
Peut-être même — qui sait ? — améliorée. Comme un bon vin laissé respirer.
Frédérique Japhet

J’ai tué frédérique

Cette nuit, j’ai tué Frédérique
Il y a des passages dans la vie qu’il vaut mieux ne pas traverser en somnambule. Celui-ci, par exemple, méritait que je garde les yeux grands ouverts.
Dès ma seconde zéro, avant même que je sache que j’en avais une, ma vie s’annonçait comme une course d’obstacles — sans le protocole d’échauffement. À peine ma tête avait-elle franchi la sortie de secours que les ennuis ont rappliqué, essoufflés mais déterminés.
Je suis née dans un chaos aquatique non homologué : un liquide indéterminé a décidé de s’inviter dans mes poumons, m’empêchant de profiter tranquillement de ma première bouffée d’air frais.
Pour régler ça, on m’a donc suspendue par les pieds — littéralement — et j’ai reçu ma première fessée, administrée par le tout premier homme de ma vie.
Voilà. Coquine dès la naissance, la Fred : à peine arrivée, déjà punie.
Fallait-il y voir un signe ? Un présage de ce que serait ma relation avec la gent masculine ? Un message codé façon : « Bienvenue, ma grande, ça va taper souvent » ?
Ou juste une mauvaise blague du destin ?
On hésite.
Quoi qu’il en soit, mon père, lui, a pris le relais du premier avec une rigueur remarquable.
Pendant les onze années qui ont suivi ce baptême peu conventionnel, il n’a cessé de me rappeler — avec un talent pédagogique douteux — que ma présence n’était pas souhaitée dans son univers domestique. Un poète incompris, sans doute.
Alors oui, vous me direz : « Le premier t’a sauvée ».
Certes. Mais dans mon esprit d’enfant, je voyais surtout que j’entrais dans le jeu de la vie avec un paquet de cartes déjà pliées dans les coins. Rien d’impossible, bien sûr… mais disons que je n’étais pas favorite au classement.
J’ai donc dû me construire face à un homme qui maniait le mépris avec l’élégance d’un chef étoilé préparant son plat signature. Un homme qui tirait un plaisir soutenu — presque artisanal — à me faire douter de moi.
À force, je me suis distordue. Comme une photo laissée trop longtemps au soleil : l’image était encore là, mais quelque chose clochait.
J’ai développé une « distorsion du raisonnement émotionnel ». Oui, c’est le terme technique.
Une merveille.
Un gadget psychique absolument inutile mais livré d’office, comme les piles dans les jouets pour enfants.
Inutile de dérouler tout le fil jusqu’à ce matin : disons que j’ai accumulé les situations où mes émotions jouaient à saute-mouton sur mes nerfs, et où je finissais en larmes, dégoulinante et perplexe, comme après une mauvaise comédie romantique.
Mais ce matin, quelque chose a basculé.
Un déclic, un clic sec, presque propre.
J’ai décidé de casser ce schéma.
Pas en cassant des meubles, non : en cassant Frédérique.
Pas la chair, pas la peau, pas la femme debout — mais le vieux personnage accroché à moi comme un pull qui gratte.
Cette Frédérique-là : celle programmée pour plier, pour se taire, pour encaisser. Celle qui confondait l’amour avec l’absence de gifles.
Celle-là, oui : cette nuit, je l’ai tuée.
Comment ?
Simplement.
En restant concentrée.
En restant connectée.
En revenant à moi — la vraie, pas la version réglée à mes dépens dès ma minute une.
Il paraît qu’on ne naît pas totalement, qu’il faut parfois recommencer plus tard.
Eh bien voilà : cette nuit, j’ai recommencé.
Et cette fois, personne ne m’a suspendue par les pieds.
Frédérique Japhet